La Chalcographie du Louvre possède une grande partie de l'œuvre gravé d'Auguste Pèquègnot (1819-1878) grâce au legs qu'en fit son épouse Louise-Clémentine Houssard au début du siècle dernier. Ce sont quelques 1000 planches qui vinrent enrichir cette collection nationale.
Il grava cette suite d'Amours d'après les Maîtres, et les rassembla dans un recueil de seize estampes introduit par un frontispice de son imagination. Il fit le choix de s'inspirer des œuvres de François Boucher, Jean-Baptiste Huet, Charles Eisen ou de Philippe Parizeau. Il illustra ce goût du XVIIIème siècle remis à la mode à son époque, pour ces " putti " ou enfants nus et potelés - symbole de l' Amour - si souvent complices des scènes pastorales ou mythologiques de la peinture classique.
Ces compositions plaisantes, fraîches et spontanées furent gravées par Pèquègnot qui souhaitant suggérer un dessin, utilisa la technique du vernis mou lui permettant de reproduire sur le cuivre les effets graphiques du crayon sur le papier. Ces estampes sont habituellement imprimées avec une encre rouge-brun-sépia cherchant à se rapprocher de la chaleur visuelle du dessin à la sanguine.
François Boucher fit une carrière brillante, connut tous les honneurs, reçut d'incessantes commandes royales et jouit de l'amitié de nombreux amateurs. Pourtant son art élégant ne séduit plus à partir du Salon de 1760. L'impératrice Eugénie par goût revisita l'art de François Boucher et le remit à l'honneur dans l'esprit des critiques d'art.
Fils de Nicolas Boucher, marchand d'estampes, il passa dans l'atelier de François Lemoyne, mais fut surtout illustrateur auprès de J.F. Cars, graveur. Parallèlement il obtint le premier prix de l'Académie de Peinture et partit à Rome entre 1726 et 1731. Ces premières années sont consacrées au dessin, à la copie et la gravure.
Son morceau de réception à l'Académie inaugure pour lui une longue carrière officielle de professeur, directeur de l'Académie et de premier peintre du roi. C'est une période d'intense activité pour l'artiste : commandes des manufactures royales, décors de théâtre et d'opéras, commandes du roi pour les demeures royales et de Mme de Pompadour, du roi de Suède, dans un répertoire de mythologie galante et d'allégorie.
L'art de Boucher ne cherche pas à émouvoir, mais à saisir la beauté épanouie. Il est le peintre du bonheur teinté d'une sensualité raffinée. Paysagiste plein de fantaisie et de charme, grand décorateur il est l'ornemaniste le plus prolixe de sa génération.
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