Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas pour la pureté de sa blancheur que les artistes de l'antiquité avaient recours au marbre. Sur de nombreuses œuvres les recherches au microscope ont révélé des traces de pigments rouges bleus, verts, ou jaunes. Surprise : la sculpture grecque était polychrome. Pour suggérer l'esprit de la sculpture antique, considérée à tort comme austère, les Vénus de Milo ont donc été habillées de couleurs vives.
C'est dans l'île de Mélos (dite Milo), que la statue fut découverte en 1820 par un paysan, près des ruines d'un théâtre antique. Achetée par le Marquis de Rivière elle fut offerte en 1821 à Louis XVIII qui en fit don au Louvre.
La Vénus de Milo occupe une place prépondérante dans l'histoire de la sculpture grecque et du goût pour l'antique. Le style est caractéristique de la fin de l'époque hellénistique qui renoue avec des thèmes classiques tout en innovant. L'expression un peu sévère du visage est plutôt classique, ce qui n'est pas le cas du corps animé d'un mouvement de torsion. Cette attitude tourbillonnante et le modelé aux accents réalistes disent le génie du créateur de cette statue.
Dès sa découverte, la Vénus de Milo fut unanimement célébrée. Sa venue en France fut un évènement consacré par la frappe d'une médaille commémorative. C'est grâce à cette vénération qu'elle a échappé à l'usage des restaurations du XIXème siècle qui consistait à recréer les membres manquants.
Les nombreuses reproductions présentées dans les capitales européennes témoignaient de l'engouement suscité par celle que le sculpteur Auguste Rodin (1840-1917) louait pour son «ventre splendide, large comme la mer».
Réduction en résine colorée de la Rmn-GP d'après l'original en marbre de Paros.
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