Delacroix s'installa rue de Fürstenberg en 1857 ; il eut la possibilité de faire construire, dans le jardin dont il avait l'usage, un atelier de belles dimensions où il travailla à ses dernières créations. Pour son seul agrément, puisqu'elle donnait sur le jardin, il choisit d'orner la belle façade, rythmée à l'image de celles des demeures néoclassiques anglaises, de moulages d'œuvres antiques. Associant Athènes et Rome, les luttes menées par Thésée et l'harmonie offertes par les beaux-arts, l'instant du combat et l'éternité de la création artistique, cette façade du dernier atelier du peintre compose une sorte de programme intime, en hommage à l'Antiquité secrète de Delacroix.
L'année de son installation fut aussi celle, enfin, après six échecs, de son élection à l'Académie des beaux-arts. Il commença, alors, la rédaction d'un Dictionnaire des beaux-arts, ouvrage à la grande ambition théorique, qu'il n'acheva pas. Conçu en lien avec l'exposition présentée au musée Delacroix, le présent ouvrage, richement illustré, réunit un ensemble de textes inédits des meilleurs spécialistes de l'antiquité grecque, de l'étude des représentations antiques - moulages et photographies -, de la littérature, de l'art de Delacroix - peintre, écrivain et théoricien -, autour d'un sujet encore rarement étudié dans l'œuvre de l'artiste, considéré souvent comme le maître du mouvement romantique.
Leurs essais, enrichis de notices sur les œuvres présentées, proposent un regard renouvelé sur la création du peintre.
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