La céramique à décor de chèvres sauvages est bien représentée dans les collections du Louvre. Elle fait aujourd'hui l'objet d'un regain d'intérêt, dont témoigne l'importance des programmes de recherche et de restauration qui ont profondément renouvelé et approfondi les connaissances sur le sujet.
Les vases grecs présentés ici, loin de constituer une collection artificielle réunie au hasard des acquisitions, ont souvent une provenance établie, et ils se rattachent parfois à des contextes archéologiques inédits. Les carrières des peintres, notamment, reconstituées par Anne Coulié, ont pu être confrontées, ce qui est rare, aux données archéométriques déjà publiées ou récemment collectées dans le cadre d'une collaboration fructueuse avec le Centre de recherche et de restauration des musées de France. L'auteur fournit une synthèse claire, avec approches croisées du style et de la typologie, sur les ateliers de potiers responsables de la création et de la diffusion du style des chèvres sauvages aux VIIe et VIe siècles av. J.-C. qui s'inscrit dans une aire géographique désignée par le terme de Grèce de l'Est.
Le Louvre doit l'essentiel de sa collection à Auguste Salzmann, une figure trop méconnue de l'archéologie du XIXe siècle : Anne Coulié rend un hommage appuyé à ses compétences variées de peintre, de dessinateur, de photographe et d'architecte, et réhabilite cette figure d'archéologue hors du commun.
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