Depuis 1989 le musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux confient à des artistes contemporains le soin de réaliser des planches gravées à l'intention de la Chalcographie, qui en assure l'exclusivité du tirage, sans limitation du nombre d'épreuves.
Des tendances très différentes de l'art contemporain sont représentées. Geneviève Asse côtoie Georg Baselitz, Pierre Courtin, Jean-Pierre Pincemin, Pat Steir, Jean-Michel Alberola, Robert Morris, Louise Bourgeois, Markus Raetz, Pierre Alechinsky ou Agathe May.
Philippe Favier est né en 1957 à Saint-Etienne. Après avoir étudié à l'école des Beaux-Arts de Saint-Etienne et obtenu son diplôme, il expose en 1982 au Musée d'Art et d'Industrie de la ville. Philippe Favier titre ses œuvres comme il les crée, dans un élan surréaliste. Son atelier est un laboratoire d'idées où le processus créatif commence par une collecte d'objets aux puces. L'artiste procède par recherche, sans préméditation. Il déploie des inventions emplies de malice poétique. Il réinvestit des imprimés anciens en des collages dadaïstes ou surréalistes d'illustrations et de mots. Ces énigmes créent un écho entre image et écriture. Le noir de l'encrage se retrouve aussi comme arrière-plan profond et texturé dans nombre d'œuvres sur papier ou matériaux de récupération, en particulier le verre qu'il peint. Ses œuvres se caractérisent par la minutie comme rapport au temps, à l'inconstance et à la disparition par un éloignement du regard : « je ne fais pas petit, je fais loin ». Le trait, toujours fin, est réalisé par un dessin, du fil ou une gravure. Fil de rien et Résonance reprennent le rapport entre la ligne et le mot, l'encrage dessiné et lyrique. S'y rencontrent la miniature et les vanités, la poésie et les cadavres-exquis.
Lettre : "Rien / dommage que le langage n'ait pas choisi l'efficacité / et que les mots ne soient que les expressions séparées d'un / centre quasi tristement arrêté et accordé. Seuls / les silencieux semblent rien dire".
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