Le Brun, premier peintre de Louis XIV, prononce devant l'Académie plusieurs discours sur l'expressivité des visages humains. Pour renforcer l'efficacité de son argumentation, il y insère des dessins qui illustrent son propos. Dans sa conférence sur le rapport de la physionomie humaine avec celle des...
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Le Brun, premier peintre de Louis XIV, prononce devant l'Académie plusieurs discours sur l'expressivité des visages humains. Pour renforcer l'efficacité de son argumentation, il y insère des dessins qui illustrent son propos. Dans sa conférence sur le rapport de la physionomie humaine avec celle des animaux (dont le texte ne nous est pas parvenu), il étudie le lien entre caractère ou émotions et traits du visage. Il emploie pour ce faire quatre approches différentes. Il s'attache d'abord à l'étude des traits d'hommes célèbres issus de l'Antiquité, dont les personnalités et représentations sont figées dans l'imaginaire collectif (Néron est cruel, Sénèque est sage...). Il étudie ensuite les rapprochements possibles entre traits humains et figures animales (chaque animal pouvant de même être associé à un trait de caractère - le renard à la ruse par exemple). C'est ensuite à l'étude des yeux et des sourcils qu'il se consacre - leur forme, là encore, est vue comme essentielle à la compréhension des expressions de l'homme et de son âme. Il conclut sur une étude du cerveau humain. Ces discours, et les dessins réalisés à leur occasion, proposent une réflexion générale sur l'expressivité de l'homme, la manière de la rendre dans les arts et les liens entre aspect physique et âme.
Ces dessins connaissent un regain de succès au début XIXème siècle, lorsque des estampes en sont faites et publiées avec une dissertation analysant la démarche de Le Brun.
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